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900ème Centenaire du Sanctuaire Notre-Dame de Verdelais

En 2012, le sanctuaire Notre-Dame de Verdelais a célèbré ses 900 ans. L'année s'est annoncé riche de manifestations variées portées par les Pères Marianistes en charge du Sanctuaire. Revenons sur l'histoire de ce haut lieu du patrimoine chrétien girondin avec le Père Robert Witwicki, Recteur.
Publié le 28 mai 2013

« Loin de n’être que des vestiges d’un passé révolu, des sanctuaires comme celui de Verdelais me paraissent avoir devant eux un avenir de belle fécondité missionnaire, et ceci pour trois raisons : Ils sont adaptés à la mobilité qui marque le monde aujourd’hui. Ils sont des lieux où s’expérimentent la foi et la confiance. Ils sont des lieux où s’éprouvent la compassion et la miséricorde »
† Jean-Pierre cardinal RICARD, Archevêque de Bordeaux, le 2 février 2012 lors de l’homélie de la messe d’ouverture de l’année jubilaire.

Tout commence en 1112….

Géraud de Graves, chevalier d’Aquitaine, revient de la première Croisade en Terre Sainte et se retire dans la vallée du Luc, à l’emplacement actuel de Verdelais, pour y mener une vie d’ermite. Il construit une chapelle dédiée à Marie et y installe une statue venant, dit-on, de Bethléem… Il meurt en 1159, après une longue existence de prière et d’austérité.

En 1160, après la mort de Géraud, le seigneur de Saint-Macaire, Vicomte de Benauge, fait don du lieu-dit le Luc aux religieux grandmontains. L’Ordre est né en 1076 à Grandmont, près de Limoges, dans le sillage de Saint Etienne de Muret, ermite. La règle de ces moines est l’Évangile ; ils le vivent dans la pauvreté, la prière et le travail. Ils ont pour mission de perpétuer, à « Verdelaye », le culte marial implanté ici par Géraud. Les moines défrichent, assainissent le terrain, construisent ponts et chemins pour que l’on puisse venir prier à Verdelais et y vénérer la Vierge Marie.

En 1185, un premier miracle se produit : un jeune homme né aveugle, est guéri. D’autres guérisons se produisent et les pèlerins affluent. Pour les accueillir, les moines construisent une église à nef unique, avec une voûte romane en berceau ; c’est une construction massive, aux murs épais et plutôt sombre. Ils construisent également un monastère au Nord de l’église.

La Guerre de Cent Ans (1337-1453) puis les Guerres de Religions endommages se patrimoine. En 1604 les moines grandmontains quittent Verdelais après 444 ans de présence. Au cours des dernières décennies, le sanctuaire et le cloître se délabrent. Pour revivre, Verdelais a besoin de restauration.

Au début du 17e siècle, le Cardinal François de Sourdis, jeune archevêque de Bordeaux, après avoir visité la paroisse d’Aubiac et le sanctuaire voisin de Verdelais, averti des miracles qui s’y produisent, le confie aux moines Célestins, en 1627. Les Célestins restaurent et agrandissent l’église : transept, retable baroque à la gloire de Marie élevée au ciel, médiatrice et reine. Les travaux s’achèvent en 1666. Ils construisent aussi un nouveau couvent (aujourd’hui mairie, école…).

Le “Sacré désert de Verdelais” devient peu à peu le sanctuaire marial le plus populaire de la Guyenne. Les récits de “miracles” remplissent des livres et des ex-voto couvrent les murs de la basilique. En 1779, le Roi Louis XV supprime l’Ordre des Célestins en France. Leurs biens sont vendus. En février 1790, la vie monastique est officiellement interdite en France.

Après la Terreur, l’église de Verdelais devient paroissiale. Cependant, l’ensemble du sanctuaire se dégrade. En 1838, Mgr Donnet, fait venir à Verdelais des Pères Maristes, dont il a connu le fondateur à Lyon, Jean-Claude Colin. Avec eux, il relève, agrandit, embellit le sanctuaire, qui connaît alors son plus large rayonnement. A la basilique s’ajoutent les nefs latérales et le clocher, et sur la colline de Cussol est construit un monumental chemin de croix, culminant au Calvaire.

Notre-Dame de Verdelais, au centre du retable du choeur de la basilique, en bois de châtaignier (polychrome), est datée de la fin du 13ème – début du 14ème siècle.

En 1990, Mgr Eyt confie l’animation du sanctuaire de Verdelais aux Pères passionistes puis en septembre 2007, le cardinal Jean-Pierre Ricard confie le Sanctuaire de Verdelais aux religieux marianistes. Leur congrégation a été fondée par le Bienheureux G.-J. Chaminade (1761-1850) en 1817, essentiellement pour l’éducation de la foi des chrétiens, jeunes en âge scolaire et adultes. Ils œuvrent dans des écoles (Grand-Lebrun à Bordeaux), à l’animation de sanctuaires (Chapelle de la Madeleine Bordeaux, Verdelais), de paroisses, de maisons d’accueil, et, toujours, de communautés laïques marianistes…

Leur Règle les pousse à suivre et à annoncer « Jésus-Christ, Fils de Dieu devenu fils de Marie pour le salut des hommes ». Chaque jour ils disent leur « Prière de Trois-Heures », à l’heure où Marie fut déclarée mère des chrétiens par Jésus mourant… Elève de Mussidan, le jeune Chaminade a été guéri par ND de Verdelais d’une grave blessure à la cheville. Un ex-voto en témoigne.

Ouverture de l’année du 9e centenaire

Au sanctuaire Notre-Dame Consolatrice des Affligés, le cardinal Jean-Pierre Ricard ouvrit officiellement l’année jubilaire le 2 février 2012, en présidant, dans la basilique de Verdelais, la messe de 11h. Au programme de ce même jour : 17h30, chapelet ; 18h, messe de la Présentation du Seigneur, avec bénédiction des cierges et procession. A 20h30, un concert spirituel clôturerait cette grande journée – Beata Virgine, La Vierge à travers les âges –, avec Lucie Fouquet, soprano, Guillaume Figiel-Delpech, contre-ténor, François-Xavier Lacroux à l’orgue et Emmanuel Fouquet narrateur.

Robert Witwicki, Recteur.

Plus d’informations : www.sanctuairedeverdelais.fr

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