L’exposition « Reliquaires en papier roulé » au musée du Hiéron s’attache à mettre en valeur l’important travail accompli par l’association « Trésors de ferveur » sur ces objets : collecte, sauvegarde, restauration, documentation… Le commissariat en est d’ailleurs assuré par son président, Thierry Pinette. On y découvre ainsi un ensemble impressionnant de pièces dont le regroupement permet de discerner des “familles”, séries ou groupes, de déterminer les lieux de production, et de réaliser, enfin, un corpus.
Ces objets de dévotion ont une histoire commune : ils commencent à fleurir à la suite du Concile de Trente (1545-1563), qui encourage l’exercice de la piété avec le support de l’image et le culte des reliques. La plupart de ces reliquaires datent des XVIIe et XVIIIe siècles, ils sont produits massivement devant la forte demande des particuliers désireux de pratiquer la dévotion privée. L’exposition met en lumière le savoir-faire technique nécessaire à la fabrication de ces objets minutieux, foisonnants de détails.
Ainsi, plusieurs foyers de production sont recensés et mis en valeur dans le parcours : les reliquaires en papier roulé sont la plupart du temps l’œuvre de religieuses mais aussi parfois d’artisans. Le monastère des Ursulines de Toulouse, celui de la Visitation de Lyon en sont des exemples particulièrement représentés. Une partie de l’exposition est consacrée aux productions des Visitandines de Paray-le-Monial au XIXe siècle, une façon d’ancrer ces objets de dévotion dans leurs occurrences locales.
Les reliquaires, du fait de leur usage, abordent des thématiques récurrentes, explorées dans le parcours de l’exposition : la Passion, les plaies du Christ, le suaire, le Sacré-Cœur … Le style, bien que décoratif, n’est pas dénué de qualités artistiques ; la technique particulière du papier roulé a permis aux artisans de développer différents types de décors, qu’ils soient végétaux ou architecturaux.
A la fin du XVIIIe siècle, le sort de ces reliquaires est incertain, puisque pendant la Révolution, nombre d’entre eux sont détruits ou cachés. L’intérêt pour ces objets décroit au XIXe et au XXe siècle, au gré des goûts et des modes, ils sont bien souvent relégués dans les greniers ou les réserves, malgré leurs qualités artistiques et décoratives. Etudiés à nouveau depuis quelques années, notamment grâce au travail d’associations comme « Trésors de ferveur » ces reliquaires sont à nouveau exposés et appréciés dans les expositions et collections muséales.
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Le Musée du Hiéron
Le musée du Hiéron est un des rares bâtiments anciens en France conçu comme musée dès son origine. Le nom du musée s’appuie sur la racine grecque hieros, « sacré », et fait également référence aux hieron grecs, espaces à la fois religieux et politiques. |
papier, carton, verre, bois) © association Trésors de ferveur